L'avatar

Kushiel #3, de Jacqueline Carey

Editions Bragelonne (2009)
Format broché, 696 pages
Fantasy

La marque de Kushiel dans l'oeil de Phèdre nô Delaunay fait d'elle une élue, et lui vaut d'éprouver à jamais le plaisir dans la souffrance. Sur son chemin semé de dangers, elle peut compter sur le moine guerrier Joscelin. Bien que la nature de Phèdre soit une source perpétuelle de tourments pour eux deux, Joscelin lui demeure indéfectiblement fidèle. Jamais il n'a trahi son serment : protéger et servir. Mais le destin lui réserve une ultime épreuve. En effet, Phèdre n'a jamais oublié Hyacinthe, son ami d'enfance et, depuis dix ans, elle cherche en vain la clé qui le libérerait de son asservissement éternel. Car Hyacinthe a conclu un pacte avec les dieux pour se sacrifier à la place de son amie et sauver sa patrie. Aussi Phèdre saisit-elle la dernière chance qui lui est donnée de le sauver. Cette quête la conduira au bout du monde, par-delà des royaumes où règne la folie, à la merci de seigneurs de guerre déments et cruels, et face à un pouvoir si immense et terrifiant que personne n'ose en prononcer le nom...

Ma chronique
Si j'ai tardé à lire ce dernier volet de la trilogie Kushiel, de Jacqueline Carey, c'est sans aucun doute à cause du nombre de ses pages ! J'adore cet univers à la fois si proche du nôtre et si différent ; j'adore cette héroïne courageuse, intelligente et déterminée, dont la vie subit sans cesse l'influence des dieux, les siens ou ceux des autres ; j'adore enfin les intrigues que nous propose Jacqueline Carey, à la fois terriblement épiques et politiques. Seulement voilà, quand on se lance dans un tome de Kushiel, il faut avoir du temps devant soi. Et L'avatar ne déroge pas à la règle.

Nous retrouvons Phèdre un peu plus d'une dizaine d'années après l'avoir quittée, toujours hantée par la promesse qu'elle a naguère faite à Hyacinthe de tout mettre en œuvre pour le délivrer de la malédiction qu'il a lui-même acceptée en lieu et place de son amie. Dix années qu'elle a passées à étudier, à faire des recherches pour finalement aboutir à une certitude : pour libérer Hyacinthe, elle a besoin du véritable nom de Dieu. Et c'est son ennemie de toujours, Mélisande, qui va finalement la mettre sur une piste en échange d'une promesse : celle de retrouver son fils, Imriel, enlevé par des esclavagistes.

Toute la première moitié du livre est consacrée à la recherche à la fois d'Imriel et du nom de Dieu. Une quête qui va mener Phèdre au bout du monde, à travers des contrées, des épreuves et des ténèbres qu'elle était loin d'imaginer. J'ai adoré découvrir ces nouvelles régions du monde, leurs cultures, leurs religions, tous ces nouveaux personnages secondaires et leurs particularités. J'ai beaucoup apprécié le jeune Imriel et les relations qui s'établissent entre Phèdre, Joscelin et lui. Car nos héros évoluent, ils ne sont pas statiques, leurs relations, parfois houleuses face aux exigences du tempérament de Phèdre, sonnent toujours juste. Je crois que cette trilogie Kushiel est une des rares sagas où l'utilisation de la première personne ne m'a pas dérangée, juste emportée loin, bien loin de ce que je suis, de ce que je vis.

La seconde moitié est, elle, dévolue à la libération de Hyacinthe. Alors, je ne vais pas prétendre que ce dernier tome est totalement dénué de longueurs. On passe beaucoup de temps sur les routes avec Phèdre et ses compagnons, et si les descriptions sont réellement magnifiques, elles n'en restent pas moins ce qu'elles sont : des descriptions. Malgré tout, depuis le temps, je me suis tellement attachée à ces personnages que j'avais hâte d'arriver au bout de leurs aventures. J'avais hâte, et je le craignais tout à la fois, car la dernière page tournée, je me suis retrouvée un peu désemparée. Mais le dénouement était à la hauteur de mes espérances, les larmes me sont plus d'une fois montées aux yeux.

Je ne saurais que conseiller cette saga. C'est une véritable épopée romanesque, entre mythologie et intrigues politiques, menée par des personnages extraordinaires et très aboutis. Rares sont les auteurs que j'ai envie de suivre les yeux fermés, mais Jacqueline Carey en fait désormais partie.

Note : ★★★★☆

Lu en numérique !

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