Juste avant le crépuscule

Juste avant le crépuscule, de Stephen King

Editions Albin Michel (2010)
Format broché, 416 pages
Nouvelles & Recueils





Se trouver au mauvais endroit au mauvais moment n’est jamais enviable. Mais se trouver au mauvais endroit au mauvais moment dans une histoire de Stephen King est bien pire encore ! Le premier recueil de nouvelles de King depuis Tout est fatal (2004) : 13 histoires dans la lignée des meilleurs épisodes de Twilight Zone, 13 histoires bien méchantes qui « ouvrent une trappe entre la réalité et cette période crépusculaire où tout, absolument tout, est possible. » Un recueil qui mêle brillamment suspense, humour noir et rebondissements.

Ma chronique
Lorsqu’est paru Juste avant le crépuscule, cela faisait plusieurs années que Stephen King ne s’était pas adonné au genre littéraire à part entière que constitue la nouvelle, et découlant de là, le recueil de nouvelles. Comme il l’explique lui-même en préface, c’était un peu comme s’il avait perdu le mode d’emploi ! Personnellement, ça ne me gênait pas plus que ça, puisque je ne suis pas vraiment amatrice de recueils. J’aime les bons gros pavés dans lesquels l’auteur prend le temps de mettre en place son univers et ses personnages avant de nous plonger dans son intrigue. De ce côté-là, avec King, je suis généralement servie ! Alors pourquoi me lancer là-dedans, vous allez me dire ? Ben... parce que parfois, je suis agréablement surprise !

Bon, pas cette fois, très sincèrement. Rares sont les nouvelles de ce recueil qui ont su éveiller en moi un semblant d’intérêt, je dois bien l’avouer. La nouvelle est un exercice difficile, j’en suis bien consciente, il n’est pas toujours simple, en quelques pages, de réussir à hameçonner le lecteur, et à ne plus le lâcher. Chez moi, ça passe généralement par un personnage, auquel je m’identifie suffisamment pour être intéressée par ce qui lui arrive, pour m’inquiéter, me réjouir pour lui. Et sur les 13 nouvelles que contient ce recueil, il y en a peu qui ont su déclencher en moi une quelconque émotion. J’ai lu les aventures des uns et des autres avec un détachement qui m’a clairement dérangée, et fait parfois trouver le temps bien long.

Jusqu’à la nouvelle N, que j’avais lue et adorée en bande-dessinée, et qui m’a semblé s’étirer en longueur ici… En fait, le sentiment qui a prédominé tout au long de ma lecture, c’est que le King commençait sérieusement à se répéter. Les thèmes abordés n’ont rien de bien nouveau : les rêves prémonitoires, les hallucinations qui n’en sont pas vraiment, les tableaux dans lesquels on rentre, la vie après la mort, du vu et revu tout ça ! D’autant plus que l’auteur manie ici des ficelles que les habitués pourraient presque manier pour lui. On le voit venir à des kilomètres. Où est passée sa plume incisive, cet espèce de « sadisme » avec lequel il nous terrifie si délicieusement ? Le maître de l’horreur fait décidément dans le soft, à présent, et c’est franchement barbant, par moments.

Une grosse déception, donc, en dehors des deux dernières nouvelles du recueil qui m'ont bien plu : Ayana et Un très petit coin. J’ai attendu quatre ans pour me lancer dans ce recueil, alors qu’il est en ma possession depuis presque autant de temps, je devais le sentir ! A moins que ce ne soit cette couverture affreuse qui ne m’ait rebutée, les éditions Albin Michel nous proposent généralement bien mieux. Un recueil à réserver à ceux qui débutent dans la découverte de Stephen King, les autres auront, je pense, bien du mal à y trouver leur compte.

Note : ★★★☆☆

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